Item: Lettre de Duchesneau au ministre - difficultés suscitées au Conseil souverain par Fr...

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7001
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Lettre de Duchesneau au ministre - difficultés suscitées au Conseil souverain par Frontenac: démarches de La Martinière, Damours et Duchesneau auprès du gouverneur (rappel des membres du Conseil exilés), Duchesneau a averti Damours et La Martinière de ne point faire de rapport de leur députation parce que Frontenac souhaitait qu'on ne parlât plus de rien, manoeuvres de Frontenac auprès du greffier pour qu'on lui donne la qualité de président; explique comment se sont apaisées les contestations au Conseil souverain; le Conseil a travaillé à "l'expédition des affaires" qui ne se sont pas trouvées en grand nombre, puisque Duchesneau prenait soin d'accommoder la plus grande partie des procès et de prévenir les différends; la bonne intelligence entre les membres du Conseil a rendu Frontenac furieux: il les a traités de rebelles; éloge de Villeray qui informera le ministre de toutes choses; maladie du procureur général Ruette d'Auteuil: recommande de nommer son fils comme substitut; tout le monde contrevient hardiment aux ordres du roi concernant la course des bois: plusieurs familles considérables y sont intéressées, tout comme le gouverneur général qui favorise les désobéissants; selon les Indiens, il y a un trop grand nombre de Français dans les lieux de traite; plusieurs Français portent leurs pelleteries aux Anglais et veulent y transporter le commerce des Indiens: buts du voyage de Peré à Orange (sa rencontre avec Andros); Frontenac favorise les coureurs de bois dont Dulhut qui est le chef des désobéissants et Pierre Moreau dit La Taupine (intervention de Frontenac pour la mise en liberté de ce dernier); Bizard, major de Montréal, bien loin de punir les désobéissants, envoie lui-même dans les bois; le sulpicien Cicé pourra renseigner à ce sujet; de 5 à 600 personnes sont dans les bois, sans compter ceux qui partent tous les jours: ça ruine la colonie, parce que ce sont les plus capables de travailler qui abandonnent leurs femmes et enfants, la culture des terres et le soin d'élever des bestiaux, leur éloignement donne lieu au libertinage de leurs femmes, ils s'accoutument à une vie fainéante et vagabonde (ivrognerie); plaintes des fermiers; l'ordonnance du roi de 1676 prohibant les congés de traite et l'arrêt du Conseil pour sa diffusion ont fait revenir les coureurs de bois: mais Frontenac a donné des congés de chasse et n'a rien fait depuis ce temps pour s'opposer aux coureurs de bois (a même proposé une amnistie pour eux); le prévôt qui est fort honnête a couru inutilement; démarches inutiles de Duchesneau auprès du gouverneur: l'a rendu furieux; montre que Frontenac s'est rendu maître de la traite à Montréal (traite de Vieuxpont, castors reçus par Lussigny); piété et soumission des ecclésiastiques; les religieux réguliers regardent encore leurs missions comme leur grande affaire; abandon de la mission de Kenté par les Sulpiciens; établissement d'écoles pour franciser les petits Indiens à la mission sulpicienne de la Montagne et à la mission jésuite du Sault-Saint-Louis; les Jésuites ont aussi des missions à Lorette (Hurons), Sillery (Abénaquis) et chez les nations montagnaises, algonquines, huronnes, iroquoises, outaouaises et illinoises; les Récollets sont à l'Acadie, à l'île Percée et au fort Frontenac; gages trop modiques des officiers de justice qui doivent négliger leur métier pour s'appliquer au commerce et à leurs habitations; vie oisive et misérable de plusieurs gentilshommes, officiers réformés et seigneurs: négligent leurs terres, s'impliquent dans la traite; les marchands et les artisans canadiens, à l'exception d'un petit nombre, sont pauvres (vanité des femmes, débauche des hommes); les gens qui s'appliquent à la culture du sol subsistent fort honnêtement; c'est parce que trop de Canadiens sont d'humeur légère, paresseuse et encline à la course des bois que les terres ne se défrichent pas et que les manufactures ne s'établissent pas; les marchands forains ne songent qu'aux profits; propose divers moyens de développer la colonie: empêcher les habitants de courir les bois à leur guise, défendre l'importation de farine, de beurre et de lard, promouvoir le commerce avec les Antilles, régler la traite des Outaouais à Montréal; Grignon, Gitton et les fermiers envoient cette année aux Antilles des farines, des pois, du beurre, du lard, du poisson et des bois: a engagé Le Ber à acheter un vaisseau pour ce commerce; prompte administration de la justice: prévient les contestations, accommode les procès; recommande le fils de Godefroy de Normanville comme procureur du roi à Trois-Rivières; porte les jeunes gens au mariage mais la course des bois est un obstacle majeur: octroyer 50 l. aux jeunes mariés, Berthelot leur donne 30 l. à l'île d'Orléans; mariage de Catignon; tout réussira quand on aura mâté les désobéissants et que le roi aura envoyé des travailleurs; demande une avance de 2 ou 3,000 l. pour l'établissement d'une pêche sédentaire par La Durantaye, Vitré et Granville; consulte Frontenac sur les moindres affaires; ce dernier a fait informer contre son secrétaire; n'établira point de juges; demande des ordres au sujet des notaires et sergents royaux qui n'ont point de provision du roi; l'arrêt concernant le retranchement des concessions est sévère pour ceux qui n'ont pu les mettre en valeur à cause des guerres iroquoises et du manque de main-d'oeuvre; ne concèdera de terres que conjointement avec le gouverneur: propose de former deux contrats séparés puisque ce dernier trouve indigne "d'être couplé" avec un intendant; fainéantise de Noël Langlois qui se prend pour un gentilhomme; rectification du papier terrier; fait de son mieux à l'égard des foires et marchés: ne pas rebuter les Indiens; difficulté de fabriquer de la potasse et du goudron à prix raisonnables (lieux éloignés, transport); respecte l'interdiction de dépenser plus qu'il n'est prévu dans l'état du roi; énumère certaines dépenses qui l'ont forcé à excéder le fonds de 3,000 l. pour les dépenses inopinées de 1679; somme allouée à Lussigny; sommes avancées à Mme Joybert de Marson et à Chartier de Lotbinière; la pauvreté est plus grande qu'on ne le croit au Canada: beaucoup de familles de 10 enfants et plus mériteraient une gratification; demande des gratifications pour Granville, Dupuy et les veuves Duplessis et La Tesserie; nommer La Chevrotière capitaine de port; explique pourquoi on devrait envoyer l'état du roi de l'année prochaine avec celui de 1681 (dépenses faites par avance); commentaires sur l'édit de juin 1679: les justices seigneuriales du gouvernement de Trois-Rivières devraient être du ressort de la juridiction royale de cette ville, les membres du Conseil souverain veulent voir leurs causes attribuées uniquement audit Conseil; édit concernant les dîmes: le procès-verbal de 1678 et le mémoire des ecclésiastiques seront communiqués aux seigneurs et habitants pour y répondre; envoie le recensement général avec le nombre de mariages et de baptêmes (chiffres mentionnés); recensement des Indiens domiciliés; promesse des communautés religieuses et des particuliers de travailler à la francisation des Indiens; élèvera de jeunes Indiens chez lui; les 10,000 l. des gratifications ont été fournies par Boisseau sur le pied de la monnaie du Canada; zèle des Ursulines, des filles de la Congrégation et des Hospitalières.
Lieu de rédaction : Québec
Date:
1679, novembre, 10
Language:
Français
Reference:
COL C11A 5/fol.32-70
CABAC_PIAF_11388_CABAC_PIAF_11388
Repository:
Archives nationales d'outre-mer (France)
Number of Images:
77

Images

folio 32

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Date modified: