Item: Lettre de Frontenac au ministre - remercie du paiement de ses appointements et des a...

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6994
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Lettre de Frontenac au ministre - remercie du paiement de ses appointements et des assistances données à sa femme; est mortifié de voir que le ministre "n'a pas été satisfait de beaucoup de choses" qu'il a entreprises; en faisant des règlements de police, il n'a pas voulu outrepasser ses pouvoirs ou diminuer ceux du Conseil souverain: a d'ailleurs demandé l'avis de la plupart des membres du Conseil et des principaux habitants de Québec; n'a accommodé certains litiges que pour soulager les pauvres habitants et épargner leur bourse et ne les a pas empêchés de plaider devant des juges; inexactitudes dans le recensement: se demande si dans les recensements des années précédentes "on n'aurait point affecté d'augmenter le nombre des habitants pour faire valoir davantage le pays"; promet de ne rien déguiser dans le recensement de cette année; l'habitation de Laprairie appartenant aux Jésuites a reçu "une augmentation considérable d'Iroquois" qui sont venus s'y établir l'année dernière; s'efforcera d'augmenter le nombre des habitants de la colonie et de les accoutumer au maniement des armes; ordres donnés aux gouverneurs, commandants et seigneurs de leur faire faire l'exercice le plus souvent possible; les habitants sont tous divisés par compagnies auxquelles il a mis des officiers, des sergents et des caporaux: ne peut les forcer à avoir des armes et de la poudre; raisons du manque d'armes, de poudre et de munitions: à moins d'avoir des réserves dans les magasins, on en manquera toujours; a ordonné à tous les marchands "de réserver la moitié de tous les poudres et fusils qui leur sont venus cette année et de ne s'en point défaire avant l'été", jusqu'à ce qu'on ait des nouvelles des projets des Hollandais; le roi ajoute deux conseillers au Conseil souverain "pour composer le nombre de sept": a reçu les provisions de Lotbinière et d'Auteuil; l'oubli des provisions de Villeray a empêché de le "rétablir en la première place de conseiller": il a été reçu conseiller sans qu'on lui donne de rang; commentaires sur Villeray: c'est le plus dangereux émissaire de l'évêque et des Jésuites, sa fortune est médiocre, ses connaissances juridiques sont douteuses, il ne s'est jamais appliqué au commerce maritime; a remis à Villeray sa commission pour lever le 10 pour cent; explications concernant l'exclusion de Villeray du Conseil par Courcelle; recommande Legardeur de Tilly qui risque de perdre sa place au Conseil; éloge des membres du Conseil souverain; Tilly, Damours, Dupont, Peiras, Denys de Vitré et Peuvret Demesnu; le nouveau procureur général d'Auteuil est aussi une créature des Jésuites; son voyage au lac Ontario et la construction du fort Frontenac ont produit d'heureux effets: refus des Iroquois d'adhérer aux propositions des Hollandais de recommencer la guerre contre les Français, envoi d'une ambassade à Montréal pour la ratification du traité, promesse de ne plus continuer leur commerce avec les Outaouais, sécurité accrue pour les missionnaires; les Iroquois lui ont confié huit enfants: a mis les filles chez les Ursulines (pension), a placé deux garçons en pension chez une femme et garde les deux autres chez lui; projet des Ursulines d'établir "un séminaire de Sauvagesses"; on n'a jamais vu autant d'Indiens (Iroquois, Outaouais) descendre à Montréal pour faire la traite: peu ou point de désordre, satisfaction des Indiens et des Français, festins publics; utilité du fort Frontenac pour la conservation du commerce: a remis l'exploitation de ce poste à Bazire et Le Ber; nécessité de ne pas étendre les concessions, car rien "ne formera parfaitement le pays que lorsqu'il y aura des villes et des bourgades": n'a donné de nouvelles concessions de terres "que celles qui étaient à la bienséance des anciennes et qui pouvaient contribuer à leur augmentation"; croit qu'il faudrait"marquer des lieux où se fasse la traite, sans qu'il soit permis de la faire dans les habitations particulières, ni d'occuper les sauts et les passages" comme le font certains particuliers sur leurs concessions; les moyens qu'il a pris pour supprimer la course des bois ont réussi, mais non sans faire naître des affaires litigieuses; compte rendu détaillé de ses démêlés avec le gouverneur de Montréal François-Marie Perrot et avec l'abbé Fénelon qui prit parti pour Perrot: arrestation de Carion, Brucy et Perrot, propos injurieux de ce dernier et de l'abbé Fénelon (son sermon), principaux chefs d'accusation contre Perrot (protège les coureurs de bois, a donné des congés de traite à des Montréalais, etc), désistement du Conseil souverain qui a renvoyé l'affaire en France, mauvais procédés des Sulpiciens (Dollier de Casson), neutralité apparente des Jésuites, prétentions du grand vicaire Bernières (juridiction de l'officialité), etc; zèle de Verchères et de Lanouguère; la pendaison d'un coureur de bois a tellement intimidé les autres qu'il n'en reste plus que cinq au Canada; Frontenac s'attend à être l'objet de nombreuses calomnies et craint particulièrement les ecclésiastiques: demande l'appui des autorités métropolitaines; un gouverneur est obligé de se défier de tout le monde et, puisqu'il n'y a point de pièges qu'on ne lui tende, il ne peut éviter de commettre quelques fautes; prise de Pentagouet et de Jemseg par des corsaires: Chambly et Marson emmenés en captivité à Boston, Frontenac a envoyé quelques gens pour tâcher d'avoir des nouvelles, envoi de lettres de change pour la rançon de Chambly, blâme adressé au gouverneur de Boston (complicité des Bostonnais); ne peut secourir l'Acadie, car il manque de toutes choses et on lui défend de faire des dépenses extraordinaires; n'a pu envoyer en France chargé de bois le vaisseau qu'on bâtit, faute d'avoir reçu les agrès; si le roi donnait ce vaisseau à la colonie, on pourrait plus facilement former une compagnie pour le commerce avec les Antilles et plus tard il pourrait servir à la garde du fleuve et des côtes de l'Acadie; avec le hangar où l'on bâtissait les vaisseaux, on pourrait faire des magasins pour le commerce des Îles; mauvais état des logements du fort et du vieux magasin; a aidé Follin pour la potasse: il repasse en France; la fabrication du goudron a cessé faute de fonds: fourneau ruiné par les tremblements de terre; tâche d'exciter les Jésuites, les Sulpiciens et les Récollets à prendre de jeunes Indiens pour les catéchiser et les rendre sociables: bonne volonté des Récollets qui s'efforceront de le faire dans la mission de Kataroski, les autres ne bougeront point, ils lui ont déclaré tout net qu'ils n'étaient ici que pour chercher à instruire les Indiens (ou plutôt pour attirer des castors) et non pas pour être curés des Français et ne laisseront qu'un prêtre à leur habitation du Cap de la Madeleine; envoyer des Récollets et demander à l'évêque qu'il en envoie dans les missions où ils feront merveille: ceux qu'on attendaient l'an passé et cette année ne sont pas venus (intrigues?), l'envie commence à être fort grande contre eux; leur avait fait préparer un logement; ne se mêlera pas cette année du paiement des charges ordinaires et laissera Bazire agir comme il voudra; il n'y a pas de canonnier; propose d'affecter les 200 écus de la charge de grand maître des eaux et forêts à payer des interprètes (Le Moyne et Vieuxpont) pour les langues huronnes et algonquines; nommer Lanouguère major à Montréal; Jolliet, qui est de retour, a découvert des pays admirables: la navigation est si aisée qu'on pourrait aller en barque jusque dans le golfe du Mexique, il croit que par les affluents du Mississipi on trouverait des voies qui mèneraient à la mer Vermeille, transmission d'une carte de cette découverte; Jolliet a perdu ses mémoires et ses journaux dans un naufrage, il s'est rendu jusqu'à dix journées près du golfe du Mexique; demande la confirmation de diverses concessions de terres: certains retardent la mise en valeur de leurs habitations, attendant d'être assurés de leur possession; plusieurs habitants de Québec ont fait construire des barques et des bâtiments: certains ont l'intention d'entreprendre la pêche le printemps prochain; Bazire a chargé un vaisseau de denrées pour les Antilles; désordres survenus à la mission des Jésuites du lac Supérieur; raisons de ne point accorder aux Jésuites l'augmentation de terre qu'ils demandent à Laprairie; retenue des appointements du gouverneur de Montréal par Bazire; recommande Cavelier de La Salle qui passe en France et qui est l'homme le plus capable pour toutes les entreprises et découvertes projetées; on a pris un vaisseau espagnol en pêche à Anticosti: Saurel n'a pas osé prendre celui qui pêchait à l'île Percée, parce qu'il avait un passeport; renouveler la commission de Varennes pour le gouvernement de Trois-Rivières.
Lieu de rédaction : Québec
Date:
1674, novembre, 12
Language:
Français
Reference:
COL C11A 4/fol.61-84v
CABAC_PIAF_11381_CABAC_PIAF_11381
Repository:
Archives nationales d'outre-mer (France)
Number of Images:
48

Images

folio 61

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