Item: Canada

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29588
Title:
Canada
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CABAC_PIAF_62811_d0e47

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  1. Mémoire de ce qui est à faire en Canada, dressé sur le rapport des vaisseaux revenus de Plaisance et de la rivière Saint-Laurent. Les Iroquois devraient être détruits parce qu'ils gênent la colonisation et le commerce. Il faudrait envoyer 800 hommes commandés par de bons officiers et lever 200 soldats au Canada. Il faudrait attaquer les Iroquois chez eux. On pourrait ou les tuer ou les envoyer en France comme galériens. De l'argent a été demandé par Davagour pour les fortifications de Québec et Montréal. Mais il faut être réticent à envoyer de l'argent au Canada parce que les habitants sont habitués au troc. Il faudrait vingt matelots et une vingtaine de familles de pêcheurs à Plaisance. L'Acadie est une des plus belles parties de la Nouvelle-France. Le Borgne offre de reprendre les terres usurpées par les Anglais. C'est une dépense d'environ 40,000 livres pour 200 hommes et des munitions. Mais il faudrait y envoyer un homme de commandement pour mieux soutenir les intérêts du roi. Lieu de rédaction : La Rochelle
  2. Mémoire proposant divers moyens d'assurer la conservation et le développement du Canada - fertilité du sol; moyens de réduire les forêts: travailler à l'exploitation des mines de fer afin d'établir des forges, extraire quantité de charbon et y construire des vaisseaux; faire cultiver soigneusement les terres distribuées; établir des magasins publics; chercher à enrichir le pays soit par la recherche des mines soit par l'établissement de manufactures; gouverner avec douceur plutôt qu'avec sévérité; bannir les procès et la chicane: simplifier les procédures, juger sur le champ et sans frais; supprimer les confréries et les assemblées; favoriser les mariages en donnant des portions de terres défrichées plus amples ou des gratifications; établir des pensions ou des exemptions pour les parents de familles nombreuses; contrôler efficacement le cours des monnaies (projet de fabrication d'une certaine quantité d'espèces de cuivre jaune); nécessité d'y envoyer de nouveaux habitants et d'exercer un certain contrôle sur l'immigration; projet de franciser les Indiens.
  3. Mémoire de ce qui serait à faire pour se fortifier contre les insultes des Iroquois en Canada. Il faudrait construire des forts en face de Québec, à douze lieues au-dessus de chaque côté du fleuve et vis-à-vis Trois-Rivières. Il en faudrait à la Pointe du lac Saint-Pierre et à l'embouchure de la rivière Nicolet. Les Iroquois ont détruit le fort Richelieu et il faudrait le reconstruire. A Montréal, les redoutes suffisent à condition qu'on y mette des soldats. Il est inutile d'ériger des palissades pour mettre le pays à couvert, car l'étendue qu'il faudrait palissader est trop grande. Il est impossible d'aller attaquer les Iroquois dans leur pays à cause des forêts, rivières et sauts. Mais si les Hollandais voulaient laisser passer les troupes, la chose serait facile. Le major Guebin qui commande à Boston a offert d'aller détruire les Iroquois si on lui donnait vingt mille francs. Il faudrait obliger les colons à défricher les terres qui leur ont été concédées dans le délai d'un an. Si on envoie des familles cette année, il faut envoyer aussi de quoi les nourrir jusqu'au temps où leur terre pourra leur fournir le nécessaire. Quand on enverra des troupes, il ne faudra pas compter sur le pays pour leur nourriture.
  4. Mémoire sur les secours qu'il plaît au roi de donner au Canada. Le roi veut envoyer 300 personnes en deux navires comme il a fait l'année dernière. Il ne faut ni femmes, ni enfants, mais des hommes. Il faudrait les lever en Normandie où l'on embarque les Normands, Picards, Percherons et gens du voisinage de Paris qui sont laborieux, industrieux. Ne pas les prendre à La Rochelle où les gens n'ont pas de religion. L'année dernière, un grand nombre de passagers sont morts en mer. Il faudrait faire transporter les 300 hommes de cette année par les marchands. Leur donner à chacun 40 livres pour s'habiller, un fusil, une épée, un pistolet. L'argent serait remis aux marchands qui en rendraient compte au gouverneur de la Nouvelle-France. Le Conseil de Québec devra s'occuper de placer les hommes à leur arrivée. Le départ devrait se faire le 12 avril afin qu'ils soient à Québec pour les travaux d'été. L'un des navires marchands pourrait partir de Dieppe et l'autre de La Rochelle afin de créer de l'émulation entre les armateurs.
  5. Mémoire de Jean Peronne Dumesnil pour montrer qu'il a été diverti environ 3 millions de livres des deniers du Canada et proposant des moyens pour en faire revenir une partie - raconte d'abord ses démêlés avec le Conseil de Québec, le Conseil souverain et divers notables de la colonie: assassinat de son fils par Repentigny, Bécancour, Denys et Bourdon, procédures prises par le Conseil souverain contre lui (saisie de ses papiers par Villeray et Bourdon, décret de prise de corps); il a réussi à s'enfuir sur le navire du capitaine Gargot; fait ensuite état de friponneries ou d'irrégularités qui auraient été commises par Pierre Legardeur de Repentigny, Noël Juchereau Des Chatelets, Jean Juchereau de La Ferté, Jean-Paul Godefroy, Jean Bourdon, Louis Rouer de Villeray, René Maheu, Charles Sevestre, Jean Gloria, Rosée, Guenet et compagnie, Pierre Boucher, La Poterie, Le Moyne, les Jésuites, Mgr de Laval et autres; propose d'établir de nouvelles structures administratives pour corriger ces abus; fait l'éloge de l'abbé de Queylus.
  6. Lettre de Talon au ministre - explique pourquoi il y a des surnuméraires dans les compagnies du régiment de Carignan; a demandé qu'on reçoive à bord d'un autre navire les gens qui continuent de se présenter pour la Nouvelle-France; compte distribuer aux habitants certains soldats (surnuméraires) qui seront d'une profession plus utile au public; on pourra aussi donner à chaque soldat de métier quelque occupation utile quand il ne fait pas la guerre; se propose "de choisir les plus habiles gens de tous métiers et de former de chacun des ateliers" et d'engager "les maîtres à prendre des apprentis" pour "multiplier et perpétuer chaque espèce de métier": suggère d'envoyer des lettres de maîtrise pour favoriser le développement des métiers; il fera des règlements de police pour la culture des terres, les manufactures et le commerce; a commencé à exciter quelques habitants du Canada "à faire quelque commerce", mais certains membres de la Compagnie des Indes occidentales désapprouvent cette politique; fonds demandés pour les appointements des officiers du régiment de Carignan. Lieu de rédaction : La Rochelle
  7. Lettre de Talon au ministre - si par le passé les Jésuites ont balancé l'autorité temporelle par la spirituelle, il ont depuis bien réformé leur conduite: veillera à ce qu'elle ne soit point préjudiciable aux intérêts du roi; prépare les fournitures nécessaires pour la visite des forts par Tracy et pour l'hivernement des troupes; le Canada est d'une très vaste étendue et rien n'empêche qu'on y porte le nom et les armes du roi jusqu'à la Floride, la Nouvelle-Hollande, la Nouvelle-Angleterre et qu'on ne perce jusqu'au Mexique; abondance des pelleteries; salubrité du climat; fertilité du sol; on pourrait dans 15 ans avoir suffisamment de surabondant pour fournir les Antilles; déclarations du fondeur au sujet des mines: espoirs de mines d'or, d'argent et de fer; envoie des échantillons de minerais; départ du fondeur pour examiner la mine (d'argent) de Gaspé; Talon promet de favoriser la recherche des gîtes minéraux; si le roi veut faire du Canada un État fort considérable il ne doit pas en laisser la propriété et le commerce à une compagnie de commerce; la Compagnie des Indes occidentales sème des obstacles au développement de la colonie: elle n'entend souffrir aucune liberté de commerce tant chez les commerçants français que chez les Canadiens, son agent se montre réticent à acquitter certaines charges; on n'a pas jugé à propos d'informer contre M. de Mézy après sa mort; la traversée a été longue mais les troupes sont arrivées ici en assez bon état, il n'est mort qu'environ huit soldats (beaucoup de malades); les compagnies du régiment de Carignan sont presque toutes plus que complètes: elles vont être distribuées dans les forts et dans les villes; il leur enverra quelques douceurs en plus de ce qui est nécessaire pour leur subsistance; dépenses plus considérables que prévues; il manque beaucoup aux munitions de guerre et de bouche qui étaient destinées au Canada; on va prendre connaissance du talent et du mérite des personnes avant de choisir tous les membres du Conseil souverain; s'efforcera de faire rendre la justice brièvement; préférerait que le droit du quart des pelleteries appartienne au roi; tant que les habitations ne se feront pas de proche en proche, le pays ne pourra se soutenir par lui-même contre les Iroquois: on apportera autant qu'on le pourra le remède au mal passé; il projette une forme de défrichement pour bâtir une première bourgade; préparation d'une quarantaine d'habitations pour les immigrants: en fera préparer davantage si on lui donne les secours nécessaires; excitera les habitants au commerce; a réuni quelques gens pour travailler à la pêche et préparer des bois propres à faire quelques petits vaisseaux; portera les habitants au culte divin et à l'amour respectueux pour la personne du roi; croit que beaucoup de soldats du régiment de Carignan pourraient s'établir; pense qu'on pourra bâtir des vaisseaux: au sud les arbres sont meilleurs et les chênes moins rares, les terres peuvent produire du chanvre, n'ose encore espérer pouvoir faire du brai et de la résine; mauvaise santé de Tracy: utilité de son séjour dans la colonie; Chaumont demande ses appointements d'aide de camp; perte des provisions de Tracy; zèle de Tracy et Courcelle; envoie un mémoire sur la navigation dans le fleuve Saint-Laurent qui est très dangereuse. Lieu de rédaction : Québec
  8. État des affaires du Canada en l'année 1665 qui sont à régler par la Compagnie" - discussion avec Talon au sujet des droits du quart et du dixième; si la Compagnie des Indes occidentales conserve ces droits, il vaudrait mieux arrêter l'état des charges à la somme de 46,500 l. payables annuellement; les habitants ont demandé que la compagnie s'abstienne de faire la traite avec les Indiens: la compagnie accéderait à cette demande, à l'exception toutefois de la traite de Tadoussac; les habitants prétendent aussi avoir la liberté d'envoyer leurs pelleteries en France et "d'en faire venir les retours en marchandises": cette demande est raisonnable; si la compagnie décide de ne point entretenir de magasin à Montréal et à Trois-Rivières, ce ne sera pas pour elle une grande perte; n'a pu avoir d'autre réponse à sa requête, sinon que l'on ne croyait pas à propos d'obliger les habitants par ordonnance d'apporter toutes leurs pelleteries au magasin ni de leur faire défense de les envoyer en France: il n'y a rien à faire pour le moment, il faut prendre d'autres mesures du côté de la cour; préjudices causés à la compagnie par les navires de guerre et les pêcheurs qui viennent le long des côtes de l'Acadie; si les habitants obtiennent l'entière liberté de commerce, cela ne sera pas beaucoup préjudiciable à la compagnie, parce qu'il y en a peu qui aient les moyens de le faire; projet de mettre une patache sur le fleuve pour empêcher les fraudes; mesures proposées pour favoriser la traite à Tadoussac et à Gaspé; Mgr de Laval demande un fonds pour l'entretien des curés et autres prêtres séculiers: ces prêtres mènent une vie sainte, ceux qui exercent leur ministère dans les campagnes sont obligés de dire deux ou trois messes les fêtes et dimanche; il n'y a point de village: Tracy, Courcelle et Talon ont fait des plans pour les habitations qui se feront à l'avenir afin d'établir des bourgades; ardoises et clous demandés par l'évêque pour l'église paroissiale de Québec; recommandations au sujet des pêches sédentaires que la compagnie pourrait établir; le Saint-Sébastien a eu ordre de prendre du sable à baie Saint-Paul, à la Pointe aux Vaches et à celle de Mille Vaches: on peut en tirer du bon fer, instructions données au fondeur pour l'observation de ces lieux et de Gaspé; on dit qu'il y a des mines de plomb au-dessous de Tadoussac et au lac Champlain, ainsi que des bois propres à bâtir des navires en Acadie, à Montréal et près de Trois-Rivières, comme aussi de fort belles pinières: Pierre Boucher ne lui a pas envoyé les mémoires promis; il y a des mines de charbon de terre et de plâtre dans la dépendance de M. Denys en Acadie: on assure même qu'il y en a d'or et d'argent; le fondeur croit que l'on pourrait tirer de l'or et de l'argent du sable près de Trois-Rivières; Talon a déjà accordé la liberté de la pêche au marsouin blanc et au loup-marin aux sieurs Bissot et Lespinay: cela semble pourtant être du ressort de la compagnie; espère que l'on va travailler cet hiver à la confection d'un papier terrier.
  9. Lettre du ministre Colbert à Talon - explique pourquoi le roi ne peut consentir à dépeupler son royaume pour faire du Canada un grand et puissant État; si les habitants ont la paix, le repos et l'abondance et s'ils sont bien gouvernés, la colonie se peuplera insensiblement et pourra un jour devenir fort considérable; cette colonie n'est tombée dans un état languissant que parce que l'ancienne compagnie était trop faible et parce que cette même compagnie l'a ensuite abandonnée entre les mains des habitants; le ministre n'est pas d'accord avec Talon au sujet des inconvénients découlant des pouvoirs et privilèges attribués à la Compagnie des Indes occidentales: cette compagnie va corriger les abus passés en faisant un meilleur choix de ses agents et commis, en outre elle a consenti à laisser aux habitants la traite avec les Indiens et leur accorde la liberté de commerce pour cette année; explique pourquoi on laisse à la Compagnie des Indes les droits du quart sur les castors et du dixième sur les orignaux ainsi que les droits sur les mines; les diverses épreuves concernant les marcassites et le sable n'ayant rien produit de certain, on a décidé de renvoyer le fondeur allemand au Canada pour faire toutes sortes d'essais sur les lieux et particulièrement à Gaspé; le roi a approuvé que l'on ait pris possession en son nom de lointains territoires; cependant il vaut mieux se restreindre à un espace de terre que la colonie sera elle-même en état de maintenir que d'en embrasser une trop vaste quantité; souhaite que les habitants profitent de la fertilité du sol et cultivent leurs terres, augmentent leurs défrichements, ne les faisant que de proche en proche; le moyen d'y établir des manufactures consiste plutôt dans leur industrie et leur travail que dans les secours que le roi y peut donner: il faut donc ménager et compter principalement sur ce qui peut se faire pour les denrées et les matières que la colonie fournit maintenant avec assez d'abondance; il peut, par exemple rendre des ordonnances pour empêcher de tuer les agneaux et même les femelles de chaque espèce d'animaux pour les multiplier: on pourra plus tard manufacturer des draps et autres étoffes et des cuirs; on pourra aussi cultiver le chanvre et établir plus tard une manufacture de toile; envoi de 2 ou 3 charpentiers pour examiner les bois propres à la construction des vaisseaux: le roi pourrait bien faire bâtir pour son compte dans la colonie ou acheter le bois pour ses ateliers de marine en France; il serait avantageux pour la colonie de faire du merrain; commentaires sur l'établissement des lettres de maîtrise: dans une colonie naissante, il s'agit d'y attirer toutes sortes d'ouvriers indistinctement plutôt que de s'attacher à ne recevoir que ceux qui réussissent dans chaque métier; raisons de ne point expédier un grand nombre de brebis; on prendra toutes les précautions nécessaires dans le choix des nouveaux colons et particulièrement dans celui des filles; difficulté de faire du recrutement en Normandie; attend son procès-verbal au sujet des créanciers de la Communauté des Habitants; attend aussi "un rôle exact de tous les habitants de la Colonie"; s'efforcer de franciser les Algonquins, les Hurons et autres Indiens qui ont embrassé le christianisme; instructions données à Colbert de Terron au sujet "de l'erreur qui s'est trouvée" dans les provisions expédiées au Canada; somme de 13,500 l. payée à La Mothe; le roi a été très aise de voir que beaucoup de soldats du régiment de Carignan songent à rester au Canada: il souhaite même que tous s'y établissent; sommes accordées à Tracy, Courcelle, Berthier et au chevalier de Chaumont; le roi a écrit à Tracy pour "l'obliger de demeurer en Canada jusqu'à l'année prochaine"; le roi est heureux d'apprendre que l'évêque et les Jésuites n'ont d'autre but que l'avancement du christianisme dans la colonie; il a bien fait "d'ensevelir la faute du feu sieur de Mésy avec sa mémoire"; on sait fort bien qu'il n'est pas venu au Canada pour s'enrichir et qu'il n'a d'autre but que l'augmentation de la colonie. Lieu de rédaction : Versailles
  10. Mémoire de Talon à Tracy et Courcelle pour montrer qu'il est actuellement plus avantageux de faire la guerre aux Agniers que de conclure la paix avec eux - donne les raisons pour lesquelles la guerre lui paraît plus avantageuse que la paix et réfute les arguments en faveur de la paix; la conjoncture présente lui paraît extrêment favorable pour la destruction de ces Indiens: depuis l'expédition de Saurel, les Agniers ne s'attendent plus à être attaqués, on a actuellement toutes les munitions nécessaires à une telle expédition, le régiment de Carignan a été envoyé au Canada pour combattre cette nation barbare; l'expérience démontre que les paix conclues avec ces infidèles se rompent à la première occasion; tôt ou tard les Anglais exciteront les Agniers et les Onneiouts à déclarer la guerre aux Français; l'hiver est trop rigoureux et trop ruineux aux troupes; au printemps les soldats doivent subir des chaleurs extraordinaires et souffrir les piqûres de maringouins: "le succès de l'entreprise contre les Agniers ouvre la porte à l'enlèvement du fort d'Orange" (collaboration des Hollandais); la récolte de blé pourra être faite par les habitants qui ne seront pas partis en guerre; on peut "par force de raisonnements et par présents" s'assurer la participation des Algonquins et autres Indiens; croit que les Hollandais seront heureux du succès des armes du roi; il n'y a pas lieu de croire que les Anglais s'apprêtent à entreprendre une expédition contre le Canada. Lieu de rédaction : Québec
  11. Lettre de Talon au ministre - ne lui parlera plus du grand établissement qui se pourrait faire au Canada puisque la France n'a pas assez de surnuméraires et de sujets inutiles pour peupler la colonie; un pays sauvage ne peut se développer par lui-même "s'il n'est aidé dans ses commencements"; Talon croit avoir favorisé l'établissement de la Compagnie des Indes occidentales: s'est efforcé de faire tomber toutes les pelleteries entre les mains de ses commis; si la compagnie fournissait le Canada de tout son nécessaire, on pourrait lui donner "à tous autres l'exclusion du commerce"; veillera à la conservation des droits de la compagnie: a commencé à lui faire rendre les foi et hommage(à Montréal) et à lui fournir les aveux et dénombrements (confection du papier terrier); la compagnie jouira du quart des pelleteries, du dixième des orignaux et de la traite de Tadoussac; explique pourquoi il voulait réserver le droit du quart au roi (dépenses publiques de la colonie); dépenses pour les expéditions de Tracy et Courcelle; n'a pas reçu un sol cette année pour les autres dépenses du Canada: fera de son mieux pour disposer le pays à produire quelque chose d'utile, dans l'espérance que le ministre ne l'abandonnera pas; le fondeur est plus propre à contenter l'esprit des curieux qu'à faire des extraits de mines; essai d'une mine de charbon près de Québec; possibilité d'une mine de cuivre rouge; tâche de rapprocher les habitations éloignées et s'oppose à ce qu'à l'avenir "on en forme aucune qui ne soit en corps de communauté, hameau, villages ou bourgs"; a entrepris de former 3 villages près de Québec: en destine 2 pour les nouveaux arrivants et le troisième "se forme par 18 personnes des plus considérables des troupes"; ne demandera plus de secours pour les fabriques et les manufactures: cependant si le ministre juge à propos d'en accorder, on pourrait peut-être en retirer des bénéfices; "le chanvre vient parfaitement bien en ce pays": moyens d'en favoriser la culture; selon les rapports des charpentiers du roi, on peut tirer ici quantité de merrain et trouver beaucoup de bois propres à bâtir des vaisseaux; ira lui-même visiter les forêts les plus fournies de chênes, érables et frênes; il fait construire un petit vaisseau "du port de six vingt tonneaux"; il va faire amener six fondeurs de France pour servir de chefs d'ateliers; il est vrai que les brebis peuvent se multiplier "assez considérablement pour en fournir tout le pays", mais ça va prendre beaucoup de temps; s'appliquera à la conservation des "espèces de ces animaux" en vue de leur multiplication; au cours de l'année, il s'est établi plus de 250 nouveaux colons; les 90 filles du roi sont toutes mariées à l'exception de 6; dettes de la Communauté des Habitants: les plus importants créanciers sont en France, suggère divers moyens pour liquider ces dettes; envoie un rôle des familles; la plupart des hommes sont capables de faire la guerre; a proposé "de donner des règles de police aux Sauvages Algonquins et Hurons pour former leurs moeurs sur celles des Français"; qualité douteuse de beaucoup de munitions de bouche envoyées l'an passé: les vivres reçus cette année étaient "bien mieux conditionnés"; acquittement de la lettre de change donnée au sieur La Motte; pense que la plupart des soldats du régiment de Carignan vont s'établir dans la colonie; a édicté des règlements pour faire régner la justice et établir une bonne police; les gratifications ont été bien reçues, particulièrement celle de Tracy; ses appointements; comme il se trouve ici quantité de pins et de sapins, il tentera au printemps prochain d'en tirer du brai, de la résine, de l'encens et du goudron; il y a aussi de fort belles "mastures": espère que les rivières faciliteront leur transport; récupération des canons de deux vaisseaux pêcheurs qui avaient fait naufrage à l'Ile Percée et dans la baie de Gaspé; récupération des agrès et des pelleteries du vaisseau la Paix; a fait commencer la pêche à la morue dans le fleuve: espère qu'on pourra en établir de sédentaires; dispositions des habitants pour la navigation; ce pays pourra un jour fournir un grand nombre de matelots; a envoyé à la pêche au loup-marin; les fréquentes ambassades des Iroquois et les deux expéditions de guerre ont coûté cher; expédition de Tracy et Courcelle: les Iroquois ayant abandonné leurs habitations, Tracy n'a eu d'autre choix que de brûler leurs forts "et faire un dégât général"; zèle de Tracy, Courcelle et de tous les officiers de cette expédition; montre qu'il serait avantageux pour le roi d'obtenir la Nouvelle-Hollande: le roi aurait deux entrées au Canada, les Français s'empareraient de toutes les pelleteries du Nord, on aurait plus d'emprise sur les Iroquois et on empêcherait toute expansion de la Nouvelle-Angleterre; lui expédier la gratification de Berthier; l'évêque ne peut fournir de prêtres tous les endroits de ce pays s'il ne reçoit pas d'aide du roi ou de la compagnie; le fonds des dîmes qui sera établi cette année ne pourra suffire à moins que les Sulpiciens ne fassent passer 5 ou 6 prêtres qui ne soient pas plus à charge que ceux envoyés cette année pour desservir la cure de Trois-Rivières et un ou deux des forts; Talon demande son congé; il aurait moins de peine et plus d'approbation s'il voulait laisser l'Église "sur le pied d'autorité" qu'il l'a trouvée. Lieu de rédaction : Québec
  12. Procès-verbal pour la liquidation des dettes de la Communauté des Habitants - contient l'arrêt du 31 mars 1665 pour que les créanciers produisent leurs titres et pièces justificatives; on rapporte ensuite les déclarations des créanciers suivants: les héritiers de Pierre Legardeur de Repentigny et de Blaise Juillet, les veuves de Louis d'Ailleboust de Coulonge, de Bertrand Fafard, de Jean Gloria, de Christophe Crevier, de Jean Normand, de Léger Huguenin et de Faiseret, les sieurs Jacques de La Motte, Pierre Boucher, La Poterie, Bourdon, Poirier, Jacques Sevestre, Le Wallon, Gaudin, Vincent Regnaut, Antoine Brossard, Jolliet, Pouperin, Pierre Minville, Brindelière, Sainte-Jame, Antoine Le Boesme, Guillaume Fournier, La Tour, La Chaussée, Guymoran, Bissot (Mazier), Férion, Robert Gignière, Nicolas Hébert, Jean Chapleau, Pierre Gadois et Louis Prudhomme, ainsi que la paroisse de Québec et les Hospitalières de Montréal et de Québec; Talon donne son avis sur chaque créance et propose divers moyens de dégager la Communauté de ses dettes: le droit de dix pour cent n'ayant pas produit les résultats escomptés, il suggère une imposition de 30 l. sur chaque barrique d'eau-de-vie et de 15 l. sur chaque barrique de vin, les créanciers accepteraient peut-être le paiement de la moitié de leur créance.
  13. Lettre de Colbert à Talon - le roi est très satisfait de Talon et lui demande de rester une autre année pour fortifier et affermir les différentes entreprises auxquelles il a "donné une si bonne disposition"; instructions à donner à M. de Ressan qui paraît avoir les talents requis pour remplacer Talon; engager Courcelle à entreprendre une autre expédition contre les Iroquois l'été prochain; le roi veut que le régiment de Carignan et les 4 autres compagnies restent encore une autre année au Canada: faciliter aux soldats les moyens de s'y établir, "travailler à les marier", leur distribuer des habitations dans les trois villages qu'il a formés aux environs de Québec; bois pour la construction des vaisseaux: les espérances données par les charpentiers lui ont causé beaucoup de joie, espère que la France pourra en tirer de la colonie au lieu d'être obligée d'aller en chercher dans le Nord, réserver une étendue de forêt pour y préparer des bois pour la marine; les défrichements devront toujours se faire de proche en proche; les mines de charbon de terre paraissent bonnes et abondantes: "on en pourra lester tous les vaisseaux qui reviendront de la nouvelle en l'ancienne France", se passant de celui d'Angleterre; a été déçu des épreuves faites avec les échantillons ressemblant à du cuivre; le roi est satisfait des mesures prises en vue de favoriser la culture du chanvre: il ne sera cependant pas nécessaire de prohiber toute importation de fil dans la colonie; le roi attend un rôle des habitants de la colonie plus exact que celui envoyé précédemment; il veut aussi savoir le nombre de bestiaux de chaque espèce et le nombre d'arpents de terre mis en culture; porter les habitants à "établir des pêcheries et principalement des sédentaires dans le fleuve": le profit réalisé par Saurel dans son établissement peut servir d'exemple; le roi envoie au Canada cette année "quatre cent bons hommes, cinquante filles, douze cavales et deux étalons"; promet d'envoyer un plus grand nombre de filles l'an prochain pour les marier aux soldats et aux nouveaux colons; préparer de nouvelles habitations pour les recevoir; envisage même de recruter deux ou trois cent Suisses pour le Canada; les autorités coloniales doivent contribuer à faire fleurir le culte de Dieu et appuyer ceux qui ont la conduite spirituelle des âmes; toutefois, la connaissance des affaires temporelles est naturellement réservée aux officiers et magistrats proposés par le roi pour les administrer; le roi a approuvé les traités conclus avec les Iroquois "en vue d'acquérir une possession contre les prétentions" des nations européennes; réduire les dépenses occasionnées par les ambassades iroquoises; comprend que "par l'action des troupes et l'occasion de la guerre" il a dû consommer entièrement le produit de la ferme des droits du quart et du dixième; mais comme c'est le seul profit que la compagnie peut tirer de la colonie pour compenser tous ses frais, il faudra réduire à la somme de 36,000 l. par année la dépense qui s'est jusqu'ici prise sur cette ferme: prendre soin "d'en faire faire l'emploi avec une exacte économie"; Pussort a examiné le procès-verbal des dettes de la Communauté des Habitants: trouver des moyens pour l'empêcher de contracter de nouvelles dettes; approuve la construction du vaisseau "de six vingt tonneaux": si les habitants en font aussi construire, ils pourront s'en servir pour les pêches sédentaires et pour transporter en France du charbon de terre et du merrain; engager les pères de famille à marier leurs enfants en bas âge; trouver les moyens de mettre le fort de Québec en état de se défendre même contre les nations européennes les plus aguerries: "avoir la même application à l'égard des autres forts nouvellement bâtis"; voir s'il y a du salpêtre pour y fabriquer de la poudre; la dépense effectuée pour le rétablissement de la maison de la sénéchaussée a été fort considérable (7,000 l.); raisons pour lesquelles le roi approuve la construction d'une brasserie; rendre aux particuliers les dix pièces de canon repêchées dans la baie de Gaspé; souhaite faire passer quelques familles de gentilshommes dans la colonie et suggère divers moyens de leur procurer des commodités (habitations préparées, terres défrichées, etc); est prêt à envoyer des demoiselles bien élevées pour les marier aux gentilshommes ou aux officiers qui resteront dans la colonie; s'efforcer de franciser les Indiens (Algonquins et Hurons), surtout ceux qui ont embrassé le christianisme; le roi lui envoie 20,000 l. pour les besoins des troupes et de la colonie; gratification de 6,000 l. accordée à l'évêque; gratifications octroyées à Dubois de Cocreaumont, Chambly et La Poterie. Lieu de rédaction : Saint-Germain-en-Laye
  14. Lettre de Talon au ministre - demeure au Canada "pour une troisième année sans inquiétude et sans chagrin", puisque le ministre est satisfait de lui; donnera à M. de Ressan toutes les informations nécessaires pour bien remplir l'emploi d'intendant; observations sur le traité de paix conclu avec les Agniers; faire savoir de bonne heure si le roi désire qu'on entreprenne une autre expédition contre ces Iroquois: préparera tout ce qu'il faut pour une telle entreprise, en attendant les ordres; les vaisseaux qui devaient partir de Normandie transportant des engagés et des filles ne sont pas encore arrivés; espère combler une bonne partie des attentes du ministre au sujet du chanvre, du charbon de terre, des bois servant à la construction des vaisseaux et de l'établissement des officiers militaires dans la colonie; envoie sur un vaisseau des "mastures" et "presque de chaque espèce de pièces nécessaires à la construction d'un navire"; a proposé la conquête ou l'acquisition de Manate et Orange; Tracy pourra rendre compte des raisons qui les ont obligés à établir les dîmes: envoie l'acte pour cet établissement et demande son opinion à ce sujet; remercie le ministre des sommes (20,000 l. et 6,000 l.) qui ont été allouées pour les besoins de la colonie, des gratifications accordées à Dubois, Chambly et La Poterie et des grâces accordées à sa famille. Lieu de rédaction : Québec
  15. Lettre de Talon au ministre - probité de M. de Ressan: le ministre pourra juger de ses capacités par ses lettres et mémoires; la paix avec les Iroquois va permettre à la colonie de s'étendre et de travailler à la culture de la terre; on attend les ordres du roi pour savoir si on entreprendra une autre expédition contre ces Indiens (ne pas leur porter la guerre en hiver); propose de s'assurer la possession de Manate et Orange; mariage de quelques officiers du régiment de Carignan: mise en valeur des habitations qu'il leur a données; beaucoup de soldats demandent des femmes et des habitations; aurait promis l'établissement de la meilleure partie de ce régiment, s'il n'avait trouvé "des esprits qui se plaisent à traverser les desseins du roi"; n'ose demander quelque gratification pour chacun des officiers qui s'établissent et pour ceux qui lui donnent les moyens d'avancer la colonie, pour lesquels, à son avis 2,000 écus seraient bien employés: il ose cependant demander pour eux un petit témoignage d'estime dans quelques-unes des lettres du roi ou du ministre; gratification sollicitée pour Lamotte de Saint-Paul; formation de 3 villages près de Québec: distribution d'habitations aux soldats, aux familles nouvellement venues et aux volontaires du pays qui se marient aux filles du roi; mélangera ainsi les soldats et les habitants dans tous les endroits où il formera des bourgs, villages et hameaux; les Jésuites "ont mal au coeur" de perdre la seigneurie des terres employées à former ces villages; ils lui ont demandé la permission d'exploiter une concession de deux lieues de front sur quatre lieues de profondeur au sud et vis-à-vis l'île de Montréal: il l'a leur a accordée (ils veulent y bâtir un hospice); les voyages qu'il a effectués l'hiver et le printemps dernier ont confirmé ses espoirs relativement aux bois propres à la construction des vaisseaux: bois envoyés en France; ce n'est qu'un début, car les chemins ne sont pas encore ouverts pour passer dans les terres et en tirer des bois: croit qu'avec le temps cette colonie pourra fournir tous les bois qu'on ne trouvera pas en France; défendra de couper les bois qui peuvent être de quelque utilité à la Marine; culture du chanvre et du lin: croit que ce pays en peut produire tant et plus, en envoie quelques brins "comme de toutes les autres productions de ce pays", distribuera les 5 barriques de graine reçues, demeure persuadé que la rareté du fil introduirait l'abondance de cette plante; richesse de la mine de charbon de terre du Cap-Breton: celle de Québec ne peut s'exploiter qu'avec risque d'endommager le château Saint-Louis; envoi d'un morceau de cuivre rapporté par un Jésuite du lac Huron; donne des détails au sujet du recensement de la colonie qu'il envoie au ministre; promet d'aller s'informer des besoins particuliers des familles; le pays "a bien changé de face" depuis que le ministre y donne ses soins: tous les habitants le supplient de continuer; a convenu avec quatre des principaux habitants de travailler à l'établissement de pêches sédentaires; le bénéfice réalisé par neuf habitants qu'il a employés à la pêche à la morue sera "d'un puissant appât" pour d'autres; au lieu de 400 bons hommes, on n'en a reçu que 127 "très faibles, de bas âge et de peu de service"; par ailleurs, 84 filles sont arrivées de Dieppe et 25 de La Rochelle: on a laissé entendre à la plupart en France que le roi leur accordait plus de cent écus de mariage; tous les chevaux sont arrivés: certains ont neuf ans; les brebis envoyées "sont très faibles et d'un petit corsage"; blâme les employés de la Compagnie des Indes occidentales pour ces mauvais envois; le projet d'envoyer 300 ou 400 Suisses catholiques réjouit les Canadiens: ces gens sont très industrieux; remercie de ne pas l'avoir blâmé d'avoir consommé les fonds de la ferme au cours des deux premières années; promet d'être très économe à l'avenir;doit attendre l'état de la liquidation des dettes de la Communauté des Habitants: veillera à empêcher que cette communauté n'en contracte de nouvelles; un habitant s'apprête à construire un petit vaisseau pour la pêche dans le bas du fleuve; Talon est en pourparler avec ce même habitant et deux autres pour la construction d'un vaisseau de 300 ou 400 tonneaux, qui pourrait porter des produits de ce pays aux Antilles; ce même habitant et Talon envoient aux Antilles du saumon et de l'anguille salés, de la morue, des pois, des planches, du merrain, de l'huile de loup-marin et quelques "mastreaux", pour ouvrir le chemin au commerce avec ces colonies; propose d'armer les 2 vaisseaux construits au Canada pour aller faire la guerre aux Espagnols qui pêchent à Terre-Neuve et au Cap-Breton; tâchera d'engager les filles d'âge nubile à se marier, puisqu'elles poussent en même temps leurs parents à demeurer dans la colonie; demande 5 ou 6,000 l. pour qu'on puisse marier à des officiers 7 ou 8 filles "des plus apparentes familles" qui sont sans biens; se conformera aux intentions du roi au sujet du culte divin et du respect dû à son Église: le ministre recevra peut-être des plaintes qui n'auront pas de fondement "surtout quand on voudra confondre la juridiction magistrale avec l'ecclésiastique"; le château de Québec ne peut être régulièrement fortifié: menus travaux à effectuer, pièces de canons et munitions dont il sera pourvu; il vaudrait mieux cependant contruire un fort beaucoup plus considérable à Québec; découverte de salpêtre à baie Saint-Paul; la brasserie épargnera de l'argent à la colonie qui consommera moins de vin et d'eau-de-vie et elle excitera l'habitant à la culture de la terre, parce qu'il sera assuré de la consommation du surabondant de ses grains (a reçu les 2 chaudières); a fait préparer "quelque étendue de terre pour être distribuée aux roturiers à condition d'en rendre autant dans l'espace de quatre années ou plus"; moyens de favoriser l'établissement de familles nobles qui viendraient s'établir au Canada; a reçu 15 ou 20 demoiselles de belle et noble éducation: six ou huit autres suffiraient pour le moment; promesse des Jésuites de travailler à franciser les Indiens; engagements pris par le supérieur des Sulpiciens: faudrait lui promettre qu'à l'avenir ses ouvriers ne seront pas inquiétés en tenant école pour l'instruction des Indiens; doit chaque année emprunter des fonds pour la subsistance des troupes: moyens d'améliorer les choses (fonds alloués d'avance, etc.); plaintes contre La Fredière et Salières; envoie cent peaux d'orignal; les demoiselles venues de France se plaignent d'avoir souffert de la faim à bord du navire; demande de secours pour l'Hôtel-Dieu de Québec: lui accorder aussi le fret des provisions qui lui sont envoyées de France; propose de "titrer ici des terres de châtellenie, baronnie, vicomté et autres" pour attirer dans la colonie des "gens sans qualité qui possèdent de grands biens": ceux qui recevraient ces terres seraient tenus de former "à leurs dépens, un, deux ou trois villages et plus selon la dignité du titre"; attend toujours son congé pour la France. Lieu de rédaction : Québec
  16. Lettre de Talon à Colbert (avec annotations) contenant diverses demandes - mentionne certains ordres et lettres de cachet (aux officiers, à Salières) qui, expédiés dans la colonie, pourraient favoriser l'établissement des officiers et des soldats du régiment de Carignan au Canada; défendre d'envoyer au Canada des hommes de moins de 17 ans et de plus de 39 ans, ainsi que des fous, des malades, des estropiés et des fils de famille; les filles choisies devraient être bien saines et d'un âge convenable; fonds à remettre pour la subsistance des troupes; suggère d'octroyer des lettres de noblesse à Godefroy, Denys, Le Moyne et Amiot dit Villeneuve: cette distinction produirait de l'émulation parmi les familles; suggère d'expédier un ordre permettant de renvoyer en France toute personne "qui blessera par sa conduite le service du roi"; le roi approuve-t-il ou non la traite des boissons avec les Indiens?; doit-on soumettre les Indiens aux lois françaises?; peut-on achever le bâtiment qu'on a commencé de bâtir pour recevoir les filles du roi?; demande un règlement sur la contestation entre les officiers des troupes et les marguilliers de l'église de Québec au sujet des honneurs; demande si le roi entend qu'on ne fasse aux prônes des paroisses aucune publication d'ordonnance concernant son service (difficulté suscitée par l'évêque sur une affaire de cette nature); le roi approuve-t-il que les Sulpiciens de Montréal "portent l'évangile aux Sauvages et les instruisent en tous lieux"?. Lieu de rédaction : Québec
  17. Mémoire de Tracy sur le Canada - conseille de laisser 9 compagnies en Nouvelle-France dont 2 en Acadie (Pentagouet, Port-Royal); répartition des compagnies à Québec, Montréal, Trois-Rivières et aux forts Saint-Louis et Richelieu; parmi les officiers aptes à rester, figurent Chambly, Froument, Pety, La Tour, Contrecoeur, Varennes, Villiers, Lintot, Lerole, Montagny, Lespine, Moncreuil et Beaudéduit; les capitaines devront accorder des congés aux soldats qui veulent se faire habitants; montre que le licenciement des garnisons qui se trouvaient dans les villes laisserait des fonds disponibles pour accorder des gratifications aux officiers restant dans la colonie ainsi qu'aux Hospitalières de Québec et de Montréal, aux Ursulines, à la paroisse de Québec, à Villeray, etc; la Compagnie des Indes peut se charger de la subsistance et des fournitures des troupes (vin et eau-de-vie des officiers); conseille d'augmenter le fort Saint-Louis et de détruire les forts Sainte-Anne, Saint-Jean-Baptiste et Sainte-Thérèse; laisser Saurel au fort Richelieu (concession de terre demandée pour cet officier); Pierre Boucher a promis plus de biens qu'il n'en peut donner à son gendre Varennes: accommodement proposé au sujet du gouvernement de Trois-Rivières; les Jésuites doivent avoir la liberté d'habiter la rivière des Prairies: contrainte imposée par les Outaouais à ces religieux, les Jésuites y établiraient des Français, des Algonquins et des Hurons; pour éviter les différends, il suggère de bien séparer les missions sulpiciennes des missions jésuites: obliger les Sulpiciens à envoyer des prêtres en Acadie et laisser aux Jésuites les missions des Iroquois, des Outaouais et du cours du fleuve Saint-Laurent jusqu'à lîle Percée; demande des lettres de noblesse pour Bourdon, Boucher, d'Auteuil, La Poterie, Godefroy et Amiot; propose de retrancher les boissons enivrantes (vin, eau-de-vie) et de construire des brasseries; demande pour d'Auteuil la survivance du poste de procureur général au Conseil souverain; on peut envoyer Froument à Pentagouet et Pety à Port-Royal; demander à Talon d'ordonner que les maisons achetées pour les filles du roi soient achevées et couvertes; avoir soin de Plaisance pour être maître de la pêche du Grand Banc; différend entre les officiers des troupes et les marguilliers de Québec au sujet des honneurs.
  18. Projet de règlement fait par Tracy et Talon pour la justice et la distribution des terres du Canada - si on juge bon de rétablir le Conseil souverain, Talon demande que les attributions et les jours de réunion de ce Conseil soient clairement spécifiés; il demande aussi qu'on administre au Canada une forme de justice distributive brève et gratuite, qu'il soit établi des juges dans divers quartiers ou juridictions ayant pouvoir de juger en première instance de toute matière civile jusqu'à la concurrence de la somme de 10 l.; des sentences de ces juges, il pourra y avoir appel par devant "trois autres juges de quatre" qui seront établis à Québec (régler leurs salaires et vacations "plutôt pour l'honneur"): procédures à suivre pour la comparution devant ces juges; qu'avant de se pourvoir en justice à Québec, on tentera "la voie de la composition à l'amiable (arbitrage) pour régler les petits litiges; observations sur les contestations entre maîtres et valets: droits des parties, peines à infliger aux coupables; propose une ordonnance pour obliger ceux qui ont des terres de déclarer ce qu'ils possèdent, donnant les conditions et clauses portées par leurs titres: d'abord pour voir si ces contrats ne causent aucun préjudice aux droits de la couronne, ensuite pour connaître l'étendue des terres concédées et des terres mises en valeur au Canada et ce qui reste à distribuer dans les lieux "commodément situé" et enfin pour savoir si les concessionnaires ont satisfait aux clauses de leur contrat et s'ils n'ont pas retardé par leur négligence l'établissement du Canada; ordonner qu'à l'avenir les concessions soient ratifiées par celui qui aura le pouvoir du roi et qu'elles soient insinuées au greffe du domaine de la compagnie, au profit de laquelle on va travailler incessamment à la confection d'un papier terrier; montre les avantages de former des villages, particulièrement dans le voisinage de Québec: meilleure protection contre les incursions iroquoises, développement de l'entraide entre les habitants, meilleurs services offerts aux particuliers (curés, juges, chirurgiens), facilités pour la satisfaction de divers besoins, proximité des secours en cas de guerre, meilleure adaptation des nouveaux arrivants "en la manière de vivre en Canada"; conditions à accorder aux habitants (nouveaux arrivants, soldats, vieux hivernants) qui s'établiront dans les villages et bourgs que le roi fait ou fera former près de Québec: étendue de chaque habitation, contribution à la défense du pays, fourniture de vivres et outils et de 2 arpents de terre ensemencées, obligation de cultiver 2 arpents de terre pour avantager les futurs arrivants, etc; utilité d'y établir quelques vieux hivernants et gens de métiers; droits qui peuvent être octroyés dans ces villages à la Compagnie des Indes occidentales (lods et vente, saisine, haute moyenne et basse justice, etc) ou à des officiers militaires qui auraient la seigneurie utile et domaniale (cens, moyenne et basse justice); "il est de la prudence de prévenir dans l'établissement de l'État naissant du Canada, toutes les fâcheuses révolutions qui pourraient le rendre de monarchique, aristocratique" ou bien conduire à son démembrement.
  19. Mémoire sur le Canada - la proposition de Talon de former une compagnie particulière de gens du pays pour faire seuls le commerce est pleine de difficultés: les habitants n'ont pas assez d'argent pour une telle entreprise même si La Chesnaye et quelques autres y mettaient une forte somme, il leur faudrait emprunter à gros intérêts ce qui causa la ruine de l'autre compagnie des habitants, quelques particuliers pourraient s'accaparer tout le commerce, la mévente du castor en France entraînera des pertes énormes, à la moindre apparence de guerre cette nouvelle compagnie s'abstiendra de faire venir les choses nécessaires dans la colonie "pour ne pas risquer à la mer"; la Compagnie des Indes occidentales a songé à former une compagnie particulière composée de marchands de Rouen et de La Rochelle et de Canadiens; cela n'a pu se faire cette année à cause du grand nombre de marchandises des années précédentes qui sont restées dans ses magasins et par l'obstacle que les gens de guerre de la colonie apportent à ce commerce; la Compagnie a déjà donné les ordres nécessaires pour les prochains envois de marchandises au Canada; nécessité de diminuer le prix du castor au Canada car il se vend à très bas prix en France: on l'a réduit au Canada à 10 francs la livre cette année, mais il faudrait le réduire à 9 francs et même à moins si possible; il vaut mieux que les habitants s'appliquent à cultiver la terre plutôt qu'à faire la traite "qui les tenait dans une oisiveté très ruineuse"; l'agent de la compagnie s'est opposé à une augmentation du prix des orignaux parce que lesdits orignaux rapportent peu en France (détails); au cours des deux dernières années, Talon a fait payer entièrement à la compagnie les 46,500 l. pour les droits du quart et du dixième, quoique le ministre eût réglé qu'elle n'en paierait que 36,000 l. : comme les droits n'ont produit que 34,000 l. la compagnie a subi des pertes, ordonner à Talon "de faire bon à la compagnie" des 21,000 l. payées en trop; la diminution du produit des droits provient non seulement de ce que plusieurs nations ne sont pas descendues, mais encore des abus commis par les officiers, gens de guerre et autres autorités qui traitent les meilleures pelleteries avec les habitants et les font passer sans acquitter lesdits droits.
  20. Mémoire de Talon sur l'état présent du Canada - le Canada est un vaste pays, capable "de toutes les productions de l'ancienne France"; il a beaucoup de prairies naturelles pour les bestiaux; les femmes y sont fécondes "portant presque tous les ans"; cette colonie peut secourir les Antilles "de farine, de légumes, de poisson, de bois et d'huile" et pourra aussi par ses peuples naturellement guerriers leur porter des secours militaires; si elle continue de se développer, bientôt elle ne sera plus à charge à l'ancienne France, contribuera à l'augmentation des fermes et des revenus du roi et déchargera le royaume de son surabondant; la France a reçu cette année pour près de 550,000 l. de pelleteries: elles tomberaient entre les mains des Anglais, des Hollandais ou des Suédois si la Nouvelle-France n'était soutenue; on pourra en outre en cas de rupture porter la guerre aux colonies anglaises, hollandaises et suédoises et peut-être même un jour s'en emparer; stérilité des Indiens; l'évêque a sous lui neuf prêtres et plusieurs clercs qui vivent en communauté (au séminaire) quand ils ne vont pas desservir les cures qui ne sont pas encore fondées; les pères de la Compagnie de Jésus sont au nombre de 35 et s'occupent surtout des missions indiennes: on les accuse de faire la traite des pelleteries aux Outaouais et au Cap-de-la-Madeleine; tendance de certains ecclésiastiques à empiéter sur l'autorité temporelle et à contraindre les consciences; remèdes proposés: renvoyer en France un ou deux ecclésiastiques "qui troublent plus par leur conduite le repos de la colonie", introduire 4 ecclésiastiques entre les séculiers ou les réguliers; Dubois et Bretonvilliers pourraient donner des informations sur cette contrainte des consciences; onze Sulpiciens établis à Montréal desservent la cure principale et les habitations adjacentes et s'occupent de l'instruction des Indiens: ils ne sont à charge ni au roi, ni au pays et ils ne gênent pas les consciences, inviter M. de Bretonvilliers à en faire passer quelques-uns tous les ans; explique en quoi consistent les revenus des Jésuites et du séminaire de Québec; les Ursulines comptent 23 religieuses qui s'appliquent à l'instruction des jeunes filles (leurs revenus); elles sont utiles à la colonie, de même que les Hospitalières de Québec et les Hospitalières de Montréal qui se dévouent pour les malades: secours demandés pour ces communautés religieuses; la noblesse n'est composée que de 4 anciens nobles et de 4 autres qui ont été anoblis l'année dernière: il peut y avoir encore quelques nobles parmi les officiers qui se sont établis au pays, pour mieux soutenir l'autorité du roi il conviendrait d'anoblir 8 autres personnes; quoique composé d'habitants de différentes provinces de France, le peuple paraît assez uni: il y a parmi ces colons gens aisés et gens indigents; la justice est rendue par les juges seigneuriaux, le lieutenant civil et criminel de Québec, celui de Trois-Rivières et en dernier ressort par le Conseil souverain: en simplifier les procédures; effectifs militaires; répartition des troupes à Montréal, au fort Saint-Anne et au fort Saint-Jean; le gouverneur visite chaque année tous les postes avancés; il n'a pas encore commencé à faire exercer les Canadiens au port et maniement des armes; propose de distribuer cent pistoles parmi les plus adroits pour donner "de l'émulation au fait de la guerre.
  21. Lettre du ministre Colbert à Talon - le roi ordonne le retour en France des compagnies du régiment de Carignan à l'exception de quatre qu'il laisse dans le pays pour sa défense; il serait bien aise de voir le plus grand nombre possible de soldats se fixer au Canada; fonds octroyés pour favoriser l'établissement des officiers et des soldats, pour marier les filles de bonne famille qui sont pauvres (réticences exprimées à ce sujet), pour les appointements ou gratifications de Talon, de Courcelle, de l'évêque et de Lamotte; gratifications de 1,200 l. au meilleur habitant du pays qui a 15 enfants et de 800 l. "pour l'autre qui en a dix"; 40,000 l. seront employées "à la levée de 180 hommes et 80 fils depuis 16 jusqu'à 30 ans" outre les 235 que la compagnie doit faire passer cette année; on envoie aussi 12 cavales, 2 étalons, 2 gros ânes et 50 brebis; M. de Ressan a manifesté trop d'animosité envers l'évêque et les Jésuites pour être choisi intendant; se contenter par des conférences particulières de restreindre le pouvoir de ces religieux: on pourra les contenir aisément dans de justes limites quand le pays sera plus peuplé; approuve la formation des trois villages rattachés au fort Saint-Louis; s'efforcer de resserrer les habitations et de faire cultiver les lieux les plus fertiles, pour que les habitants soient plus en mesure de s'entraider et de se porter secours au besoin; travailler à les rendre adroits au maniement des armes et capables d'une bonne discipline; si Talon pouvait rester, cette colonie se développerait considérablement (forte augmentation de la population): on lui permet quand même de revenir en France; conseiller à Courcelle de traiter les Canadiens avec douceur; beaucoup de garçons et de filles se marient trop âgés; tâcher de faire marier les garçons à 18 ou 19 ans et les filles à 14 ou 15 ans; suggère de priver d'honneurs ou de distinctions les garçons qui se marient vieux ou qui renoncent au mariage; nécessité d'établir quelques lieux publics sous la direction des Jésuites et des Sulpiciens pour convertir et franciser un certain nombre d'enfants indiens; les habitants les mieux nantis seraient obligés d'en entretenir un ou deux; il serait bon de donner des habitations aux Indiens enclins à s'assimiler; les Jésuites et les autorités n'ont pas jusqu'ici assez travaillé à civiliser les Indiens; omissions dans le recensement: en faire un autre plus exact; Courcelle devra manifester plus de modération d'esprit et ne jamais blâmer la conduite des Jésuites ou de l'évêque en public; pour augmenter les mariages, il envisage d'expédier une déclaration du roi défendant de donner des dots aux filles et les excluant des successions de leurs pères et mères; la concession accordée aux Jésuites vis-à-vis l'île de Montréal est trop vaste: cependant, le roi pourrait la confirmer s'ils se chargeaient de faire passer tous les ans au Canada 50 hommes et 20 filles; suggère d'accorder des concessions sous cette condition; point d'érection de terres en baronnies, vicomtés et marquisats pour le moment à cause de la guerre; il faut se réduire à tirer chaque année de France un nombre limité de sujets et fonder principalement l'augmentation de la colonie sur l'augmentation des mariages; à mesure que le commerce se développera, principalement celui avec les Antilles, les habitants verront leur sort s'améliorer (pêche à la morue, au saumon et à l'anguille); souhaite que les habitants s'appliquent à construire des vaisseaux et d'autres bâtiments: l'exemple donné par Talon et Courcelle va les encourager; conçoit de grandes espérances au sujet des pêches sédentaires: ne faire aucun acte d'hostilité contre les Espagnols à Terre-Neuve; au sujet de la traite des boissons avec les Indiens, il faut en discuter les avantages et les inconvénients dans la colonie avant de prendre une décision; si les Canadiens s'accoutument à la bière, l'argent qui est dans le pays s'y conservera et l'ivrognerie y sera beaucoup moins fréquente; mauvaise qualité du charbon de terre reçu du Canada; cuivre du lac Huron; interdiction levée contre Contrecoeur; honneurs dans les églises pour les membres du Conseil souverain et les officiers militaires; raisons militant contre sa proposition de former une compagnie particulière de gens du pays pour faire seuls le commerce; projet de la Compagnie des Indes occidentales de former en France une compagnie générale composée de marchands de Paris ou de La Rochelle et de Canadiens; n'enverra point de déclaration pour retrancher les dots des filles; envoie un fonds de 10,000 l. pour les dépenses inopinées: ne l'employer qu'en cas de stricte nécessité. Lieu de rédaction : Paris
  22. L'État du Canada en général" - il y a un évêque avec 13 ou 14 prêtres ou clercs; une maison des Jésuites composée de 10 ou 12 pères et autant de frères établie à Québec sous le nom de collège: ils instruisent environ 50 ou 60 enfants et des Hurons; autre maison des Jésuites à Sillery (3 pères et 2 frères) pour l'instruction des Algonquins; autre maison des Jésuites au Cap-de-la-Madeleine (3 pères, 4 frères) pour instruire les Algonquins et exercer les fonctions de curés; il y a environ huit pères jésuites qui sont en mission; un couvent d'Hospitalières (18 ou 20 filles) et un couvent d'Ursulines (18 ou 20 filles) à Québec; à Montréal il y a un séminaire (9 Sulpiciens) et un hôpital (5 filles); 25 hommes de garnison dans le fort de Québec; il y a une compagnie de soldats à Trois-Rivières et une à Montréal; remarques au sujet de certains membres du Conseil souverain: Gorribon, Tilly, La Tesserie, Damours, Filion, Demesnu, Chartier de Lotbinière; à l'égard des fiefs et redevances de la compagnie, il faut avoir recours au papier terrier qui est entre les mains de Chartier; les grandes terres et seigneuries ont été depuis deux ans concédées par Talon sans la participation de la compagnie; la colonie compte environ 9 à 10,000 âmes; il y a des habitations le long du fleuve, depuis le cap Tourmente jusqu'à huit lieues au-dessus de Montréal.
  23. Mémoire succinct des principaux points des intentions du roi exprimées à Talon qui retourne servir au Canada (commentaires de Talon dans la marge) - vivre en bonne intelligence avec l'évêque et les Jésuites, mais limiter l'autorité ecclésiastique "par voies douces et aimables"; travailler à l'établissement des Récollets et accorder sa protection à l'abbé de Queylus; les Récollets et les Sulpiciens pourront servir à modérer l'autorité des Jésuites; bel accueil reçu par les Récollets dans la colonie; bien informer Courcelle des intentions du roi, l'exciter à "établir l'exercice des armes dans tout le pays" et à montrer ses forces de temps en temps aux Iroquois; observer la conduite des officiers du Conseil souverain: Talon promet de veiller à la formation de juges intègres et compétents; porter les "habitants au défrichement et à la culture des terres", non seulement pour qu'ils assurent leur subsistance, mais aussi pour qu'ils puissent assister le royaume en cas de nécessité: Talon est porté à croire que la colonie aura bientôt du surabondant pour les Antilles et même au besoin pour la France; conservation des bois propres à la construction des vaisseaux: Talon "est résolu de faire border de jeunes chênes et semer de glands tout le rivage du fleuve"; "prendre soin de diviser les habitants par bourgades et de les composer d'un nombre et étendue de pays raisonnable"; porter les habitants à commencer le commerce par mer, particulièrement avec les Antilles (commerce triangulaire avec la France): selon Talon, trois vaisseaux construits au Canada s'apprêtent à partir pour les Antilles pour y vendre les denrées du Canada et repasser ensuite en France avec du sucre et du tabac; le roi espère que le Canada fournira à la France, outre les pelleteries, du poisson salé et du bois: Talon croit que ce commerce va se développer grâce à l'établissement des pêches sédentaires; "prendre soin de l'augmentation des chevaux et bestiaux de toute nature" et même en fournir les Antilles; considérer la recherche et l'exploitation des mines de fer, de plomb, de cuivre et d'étain comme le travail le plus important à accomplir pour l'augmentation du Canada: Talon dit avoir envoyé des gens à la découverte de mines de cuivre; en outre, le maître de forges examine les mines de fer des environs de Québec; prendre soin de faire semer des chanvres: selon Talon, déjà on en file et on en fabrique de la toile et il en a acheté 200 livres pour en promouvoir la culture; travailler à l'établissement des salines: selon Talon, on n'a pas encore découvert de lieux propres pour en établir; convenir avec Colbert de Terron des moyens à prendre pour employer tous les ans trois ou quatre bâtiments au transport de bois en France: Talon dit qu'on travaille à assembler le bois pour la construction d'un navire de 3 à 400 tonneaux.
  24. Mémoire instructif de (Colbert de Terron?) avec commentaires de Talon concernant l'exécution des ordres du roi pour le passage d'hommes, de filles, de soldats, d'ouvriers spécialisés, d'animaux, de munitions, de provisions et de matériaux en Nouvelle-France - nombre d'hommes et de filles embarqués sur les divers navires à La Rochelle et en Normandie, nombre de chevaux, de brebis, de chèvres et de boucs embarqués: emploi des fonds ordonnés, marché conclu avec Guenet et La Chesnaye; nombre de soldats recrutés par Chambly, Grandfontaine, Loubias, Berthier, La Durantaye et Perrot (surnuméraires, achat des habits et armes nécessaires); nombre de tonneaux de fret accordé à divers particuliers; fonds faits pour l'établissement des compagnies de soldats au Canada, pour les gratifications, pour 12 milliers de poudre et 20 milliers de plomb; envoi des agrès pour l'établissement de cinq barques destinées au transport de vivres et de munitions dans les postes avancés; recrutement de charpentiers, de forgerons, de brûleurs de goudron et d'un homme capable d'exploiter les mines de fer; envoi de fer, clous et autres choses nécessaires à la construction des vaisseaux.
  25. Mémoire de Talon sur le Canada - fonds à fournir pour les six compagnies qui doivent passer au Canada et pour les quatre qui y sont restées: faire aussi "le fonds de six mois de subsistance de la prochaine année qui sera employé à établir et marier les soldats", demande que ces fonds soient employés par lui en achats de munitions de guerre et de denrées et non par le commis de l'extraordinaire des guerres ou par ceux de la compagnie, désire que ces fonds passent en entier au Canada sans en rien emprunter pour le fret ou le transport des provisions des troupes, etc; souhaite que sa commission d'intendant soit la plus ample possible et lui donne autorité sur les capitaines des vaisseaux qui entrent dans le fleuve Saint-Laurent; aimerait que son cousin germain Talon de Villeneuve "soit désigné son successeur" et son subdélégué; faire un fonds total tant pour les dépenses extraordinaires et inopinées que pour les gratifications à faire aux officiers, aux particuliers et aux hôpitaux: remettre ce fonds entre les mains de son secrétaire pour être distribué suivant les ordres de l'intendant; demande une gratification "pour le soutien de la dignité et du clergé"; que pour le fret demandé par les officiers et les particuliers "soit arrêté la quantité tonneaux qui sera distribuée sur les billets de Talon" ou que pour le transport de ces denrées il soit fourni un vaisseau de 250 à 300 tonneaux; envoyer au moins 150 filles du roi et accorder 100 l. pour le passage de chacune; fonds à faire pour l'achat et le transport des juments et des étalons; lui remettre deux ou trois lettres de cachet pour renvoyer en France les personnes qu'il jugera préjudiciables au service du roi; demande huit lettres de noblesse en blanc "pour former un petit corps qui s'attache plus fortement aux intérêts de Sa Majesté"; demande un ordre pour faire passer au Canada une ou deux flûtes qui serviront au transport du bois propre pour la marine; envoyer un médecin et quatre bon religieux qui ne gêneront pas les consciences; permettre à M. de Bretonvilliers de faire passer chaque année deux ou trois ecclésiastiques (sulpiciens); expédier "les provisions en blanc du gouvernement de Montréal"; lui remettre le procès-verbal des dettes de la Communauté des Habitants "avec pouvoir de les faire payer à ceux qu'il jugera en avoir plus de besoin dans le pays": lui conférer le pouvoir de prendre les expédients qu'il jugera à propos pour l'acquittement de ces dettes; promettre quelque gratification du roi à ceux qui construiront et armeront des vaisseaux de plus de cent tonneaux pour la défense et le commerce de la colonie; souhaite recevoir cinq lettres d'érection de terres en châtellenie, baronnie, vicomté, comté et marquisat; expédier un arrêt du Conseil d'État confirmant celui du Conseil souverain "sur l'établissement des brasseries" et la limitation des quantités d'eau-de-vie et de vin importées au Canada; demande des lettres patentes pour l'établissement de la communauté des Hospitalières de Montréal.

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